La Normandie était autrefois un important duché du royaume de France.
Les Normands essaimèrent et administrèrent des territoires souvent éloignés.
Descendant de Rollon, Guillaume le Conquérant envahit, en 1066 (bataille de Hastings), l’Angleterre, où il monta sur le trône
sous le nom de Guillaume Ier d’Angleterre. L’Angleterre reste ainsi associée à la Normandie jusqu’en 1204, date à laquelle
Philippe Auguste confisque les fiefs de Jean Sans Terre en vertu du droit féodal condamnant l’acte de félonie commis par ce
dernier en épousant Isabelle d'Angoulême de force. Cependant, les rois d’Angleterre conservèrent les îles anglo-normandes
dans leur patrimoine.
La conquête normande de l’Angleterre explique que la langue anglaise contient de très nombreux emprunts lexicaux
d’origine latine ou scandinave par le truchement de l’anglo-normand et de l’ancien français.
Des Normands fondèrent des royaumes et principauté en Méditerranée : Robert Guiscard et Roger de Hauteville en Sicile et Italie du Sud. Robert Burdet fonda une principauté en Espagne après avoir pris Tarragone aux Musulmans. Bohémond de Tarente fonda la Principauté d'Antioche dont le territoire se situe dans les actuelles Turquie et Syrie.
Après la guerre de Cent Ans, la Normandie s’est reconstruite et a connu une période faste dans la première moitié du XVIe siècle : les campagnes se sont couvertes de manoirs et la prospérité a modifié le visage des villes. Les Grands ont construit de magnifiques hôtels urbains en adoptant rapidement le style de la Renaissance. Après 1550, les guerres de religion, puis l’alourdissement des impôts ont mis un frein à cette prospérité. La proximité de l’Angleterre, avec laquelle la France est souvent en guerre entre 1689 et 1815, fait de la Normandie une terre d’affrontements.
Les colons qu'a fournis la Normandie (en particulier la Basse-Normandie), à la Nouvelle-France (Québec) furent parmi les plus
entreprenants.
Administrativement, la partie continentale est restée un duché à part entière jusqu’en 1466, tout en relevant du royaume de France. Elle était alors partagée en bailliages, lesquels étaient subdivisés en vicomtés remontant à l’époque féodale et supprimés en 1744 seulement. Plus tard, un nouveau découpage en élections fiscales apparut, qui divisa la Normandie en deux, puis trois Généralités : celles de Rouen et de Caen en (1542) et celle d’Alençon en 1636. La partie insulaire demeura partagée en deux bailliages de Jersey et Guernesey.
Avant la Révolution française, la province de Normandie française formait aussi, comme la plupart des anciennes provinces un gouvernement militaire de Normandie, exception faite d’un gouvernement particulier au Havre.
La province française fut ensuite partagée en 1790 en cinq départements : le Calvados, la Manche, l’Orne, l’Eure, et la Seine-Inférieure devenue Seine-Maritime.
La Normandie a beaucoup souffert des dévastations de la Seconde Guerre mondiale et du débarquement. De nombreuses
agglomérations ont été détruites lors des bombardements alliés.
En 1956, les trois premiers furent administrativement regroupés dans la région de programme de Basse-Normandie et les deux derniers dans celle de Haute-Normandie. Depuis, la réunification de la Normandie par le regroupement des cinq départements normands est un sujet récurrent dans les contestations du découpage régional.
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